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Territoire de Belfort : le « 90 », un concentré de province

TourMaG.com fait son tour de France


En juillet, TourMaG.com fait son propre Tour de France - en suivant plus ou moins le tracé officiel - à la découverte des régions de l'Hexagone. Aujourd'hui, alors que l'épreuve relie Vittel à La Planche des Belles Filles, voici un zoom sur le Territoire de Belfort. Plus petit département français - hors région parisienne -, il pourrait être monotone. Et bien non ! Profitant de sa situation charnière, il est plutôt changeant. Ballon d’Alsace, Sundgau belfortain, pays des Mennonites, plateau calcaire, villages de montagnes… Sait-on que ce mouchoir de poche de 609 km² est le seul département à porter deux massifs montagneux sur son dos, les Vosges et le Jura ?


Rédigé par Jean-François RUST le Mercredi 5 Juillet 2017

On trouve de minuscules villages, dotés d’un curieux patrimoine, comme ces « archaïques » puits à balancier, à Croix, les mêmes que l’on trouve en Afrique - DR : J.-F.R.
On trouve de minuscules villages, dotés d’un curieux patrimoine, comme ces « archaïques » puits à balancier, à Croix, les mêmes que l’on trouve en Afrique - DR : J.-F.R.
Répondons enfin à la question : quelle anomalie est à l’origine de ce département aussi « ridiculement » petit ?

L’explication est à chercher dans la défense héroïque de Belfort, en 1870-71.

Après d’âpres tractations avec les Prussiens, la ville et les villages alentours échappent, grâce à leur vaillance, à l’annexion par l’Allemagne. Quand après 14-18 il s’agit de les réintégrer dans leur région administrative d’origine, l’Alsace, ils refusent.

Historiquement, ce territoire n’est pas alsacien (le dialecte n’est pas parlé). Et entretemps, il s’est peuplé, industrialisé, forgé une identité. Voilà comment en 1922, l’Etat reconnait son originalité et officialise le département, insolite et charnière.

Un tour en voiture dévoile sa diversité. Au sud, sur le plateau calcaire de la Croix, l’agriculture s’épanouit en champs de blé, colza, arbres fruitiers, prairies à vaches montbéliardes.

On trouve aussi de minuscules villages, Croix, Villars-le-Sec, Lebetain, scotchés à la frontière suisse. Ils sont dotés d’un curieux patrimoine. Voir ainsi ces « archaïques » puits à balancier, à Croix, les mêmes que l’on trouve en Afrique. Ou l’histoire incroyable de Saint-Dizier-l’Evêque, le « village des fous ».

Au passage, un arrêt à Montbouton et voilà une partie de la Franche-Comté offerte en cinémascope : les premiers contreforts du Jura, au Sud ; la plaine usinière de Sochaux-Montbéliard et Belfort, à l’ouest ; les Vosges, au nord.

Paysages « solognots »

Changement de décor après Delle.

Petit arrêt dans la ville de l’ancien président de l’Assemblée Nationale, Raymond Forni, pour découvrir la maison des Cariatides (1577, magnifiques poutres extérieures en forme de personnages) et la maison Feltin (Hôtel de Ville, belles galeries en bois).

Puis vient le secteur des étangs et l’insolite histoire des Mennonites. Chassés de Suisse par les luthériens convaincus de leur sectarisme, ces adeptes d’un protestantisme rigoureux s’installent dans la région au 18e s.

Travailleurs acharnés, excellents agriculteurs, ils exploitent de vastes domaines. Leurs fermes, immenses et isolées, rappellent celles qu’ils créeront plus tard aux Etats-Unis, où ils partiront vivre au milieu du 19e s., dans le sillage de leur guide spirituel.

Dressés au milieu des champs entre Faverois et Suarce, une chapelle et un cimetière mennonites évoquent le passage de ces intégristes dans ces paysages « solognots ».

Les tartes aux myrtilles du ballon d’Alsace…

Autre influence à Suarce, dans le secteur du Sundgau belfortain. Le village capte les premiers symboles de l’Alsace toute proche.

Oh, pas grand-chose, des ersatz de patrimoine, maisons à colombages par-ci, avant-toits protecteurs par-là. On en trouve aussi à Retrouvance.

Plus loin, la Bourbeuse annonce un autre paysage, la plaine alluvionnaire. Ici passe le canal du Rhône au Rhin. Et l’Eurovelo 6, des fois qu’il prenne l’idée de filer jusqu’à Nantes ou la mer Noire !

Mais les cyclistes ont mieux à faire. Par exemple, gravir le ballon d’Alsace. Car voilà la ligne bleue des Vosges, un massif dont la partie Sud appartient au Territoire de Belfort.

On peut pédaler mais aussi skier dans ce département… quand il neige.

A 1 247 m d’altitude, le Ballon d’Alsace est le point culminant des Vosges du Sud, partagé entre trois régions et quatre départements.

Sapins et mélèzes bordent la route en lacets qui débouche au sommet sur des paysages de chaumes. Se retrouver à l’heure du goûter à déguster une tarte aux myrtilles, par 18° C, après avoir bronzé dans le Sundgau, dit bien la variété de climat auquel le département est soumis.

Aventure « alpine »

Côté sites et villages, le changement est brutal. La vallée qui mène à Riervescemont depuis Giromagny a des allures d’aventure alpine.

Les cascades du Rummel et du Saut de la Truite ont un goût de fraîcheur inédit. Et le village d’Auxelles-Haut, tapi en cul de sac sur le flanc sud du massif, aligne des maisons basses qui témoignent de la rigueur des températures hivernales.

La mosaïque « terrifortaine » est presque complète. Il faut y rajouter le lac de Malsaucy, belle étendue de loisirs nautiques et site hôte des Eurockéennes.

Une touche balnéaire dans ce département sacrément petit, mais tellement gigogne.

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Tags : TDF2017
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